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EDITO Fevrier 2008

Salut à tous !

C'est bien connu, "l'union fait la force".

En ces temps inquiétants où le grand capital perd un peu les pédales, on ne saurait trop se dire qu'il faut se serrer les coudes.D'une manière ou d'une autre, poil par poil ou à grand coup de tondeuse, nous nous ferons tondre pour satisfaire au besoin d'une véritable religion "A MOI LE POGNON !"

Dans ce monde surréaliste où certains peuvent jouer à la roulette l'argent des autres et perdre en quelques jours l'équivalent des salaires annuels d'une ville d'un million d'habitants, l'idée d'adhérer à un collectif d'artistes qui ne rapporte pas un sou et, qui plus est, prône des valeurs de partage et d'ouverture vers les autres, est certainement décalée.

D'ailleurs, si le libéralisme dont on parle est vraiment celui qui permet à chacun de pouvoir se libérer du complexe qu'engendre la grosseur de la part du gâteau que l'on s'attribue à chaque bonne occasion que la vie propose, alors que tout le monde sait que plus on en prend, moins il y en a pour les autres, je serai certainement encore longtemps à côté de la plaque dorée.

Ceci dit, les collectifs d'artistes ne sont pas nécessairement des associations militantes, voir alter mondialistes, mais souvent les valeurs que partagent les adhérents de ces collectifs sont quand même à contre pied du buisness pur et dur. La plupart des collectifs d'artistes doivent leur existence à cette volonté qu'ont leurs membres, de promouvoir des œuvres et de favoriser l'émergence d'artistes. De plus, les artistes professionnels, mais indépendants, ont besoin de structures pour encadrer administrativement leurs prestations sur scène. Un artiste ne peut pas mener seul un projet s'il prévoit, pour sa réalisation, de demander des subventions ou s'il envisage, dans le cadre d'une tournée, de salarier d'autres artistes ou des techniciens.

Plus répandu dans le monde du théâtre, car de nombreuses compagnies ne sont ni plus ni moins que des collectifs d'artistes, souvent constitués en association loi 1901, le monde de la musique a vu éclore ces 20 dernières années, des collectifs entrepreneurs de spectacles. L'administrateur principal détient les licences et les formes juridiques vont de l'association à la société. Ces collectifs d'artistes représentent donc les artistes et peuvent, en leurs noms, vendre les spectacles et préparer les tournées. Mais, attention, ce ne sont pas des agents artistiques, et s'ils entrent en concurrence avec les sociétés de production, ils seront fiscalement contraints (pour les associations), au régime de la double comptabilité ou de devenir des sociétés commerciales à part entière, comme producteurs et prestataires de services.

Pour les plus performants, ce sont pourtant de vraies productions, capables de réunir les fonds et les compétences nécessaires à la réalisation d'un spectacle, qui détiendront les droits de représentation, rémunéreront le personnel attaché au spectacle et s'occuperont de toutes les opérations de promotion, de vente et de diffusion.

La création d'un collectif artistique entrepreneur de spectacle est un gros travail et demande, dans un premier temps, hormis les artistes intéressés, de trouver l'administrateur principal qui aura sa licence renouvelable (qui ne peut en aucun cas être un artiste du collectif), et dans un deuxième temps, les moyens et les compétences suffisantes pour le faire fonctionner.

Les artistes indépendants, les artisans musiciens et autres saltimbanques, pourront trouver dans cette forme associative, une solution adéquate pour se produire dans les règles et les bons usages du spectacle. Ils pourront être représentés lors de négociations. Ils auront un employeur habilité à embaucher des intermittents du spectacle, leur garantissant ainsi leurs droits, enfin ils bénéficieront du rayon d'action qu'offre un collectif diffusant plusieurs artistes.

Pour ma part, je travaille avec le collectif Asart Production depuis plusieurs années. Je peux ainsi me consacrer à mon art l'esprit libre.Le collectif artistique reste pour moi la forme la plus proche de ma sensibilité en terme de marchandisation de nos œuvres et oblige à une démarche artistique plus responsable.

A bientôt ici, chez vous, chez nous, en concert, ou comme dab au hasard de l'enfer !

Luc Arténo